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Personnalités Tunisiennes

Ces Hommes et Femmes ont marqué de leur empreinte l'Histoire de la Tunisie

Elissa, princesse de Tyr, sœur du roi de Tyr Pygmalion, quitte la Phénicie après le meurtre de son mari perpétré par son frère. Débarquée sur les côtes de l'actuelle Tunisie, vers 814 av. J.-C., la reine Didon, appelée aussi Elissa, choisit un endroit où fonder une nouvelle capitale pour le peuple phénicien et ce fut Carthage. Elle obtient pacifiquement des terres, selon des accords conclus avec le seigneur local.

Massinissa (238 av. J-C - 148 av. J-C) est le premier roi de la Numidie unifiée. Massinissa passe dans le camp de Rome, en 204 av. J.-C. contribue à la capture de Syphax, roi de la Numidie occidentale. Ce dernier est  envoyé à Rome en tant que prisonnier où il meurt en 202 ou 203 av. J.-C. En récompense les Romains accordent au roi Massinissa le royaume de Syphax. Masinissa est le grand-père de Jugurtha.

Hannibal Barca né en 247 av. J.-C.  et mort par suicide en 183 av. J.-C., est un général et homme politique carthaginois, considéré comme l’un des plus grands stratèges de l’histoire. À la fin de l’année 218, il quitte l’Espagne avec son armée et traverse les Pyrénées, puis les Alpes avec ses éléphants, pour gagner le nord de l'actuelle Italie. Pourtant, il ne parvient pas à prendre Rome.  Il réussit à maintenir une armée en Italie durant plus d’une décennie sans toutefois parvenir à vaincre les Romains, faute de renforts. Une contre-attaque de ces derniers le force à retourner à Carthage.

Jugurtha, (160 av. J.-C. - 104 avant J.-C.), est un roi de Numidie. Il s'oppose durant sept ans à la puissance romaine entre 111 av. J.-C. et 105 av. J.-C.  C'est sur un plateau, appelé de nos jours la Table de Jugurtha, près de Kalaât Senane, qu'a choisi le roi numide Jugurtha pour résister aux Romains. Il s'y réfugia avec son armée vers 107 av J-C. Le siège a duré des mois sans que Marius, chef de l'armée romaine, puisse atteindre le haut du rocher. Jugurtha est le petit-fils du roi numide Massinissa dont le tombeau se trouve à Cirta, l'actuelle Constantine en Algérie, et qui fut un grand allié de Rome durant les guerres puniques.

El-Kahena, de son vrai nom Damya, est une reine guerrière berbère qui combattit les Omeyyades lors de l'invasion islamique en Afrique du Nord au VIIe siècle. Fille unique, elle aurait été désignée par sa tribu après la mort de son père. Elle défait par deux fois la grande armée des Omeyyades grâce à l'apport des cavaliers de Banou Ifren. Elle règne sur tout l'Ifriqiya pendant cinq ans. Vaincue en 693 par Hassan Ibn Noôman, elle se réfugie dans l'Amphithéâtre d'El Jem. Elle est vaincue, se trouve prisonnière. Les chefs de l'armée Omeyades la décapitèrent et envoient sa tête comme trophée au calife Abdelmalek en Syrie.

Oqba Ibn Nafaâ Al Fihri , (622 - 683), est un général arabe envoyé par Mouaouia, calife omeyyade de Damas, en 670, à la tête des armées musulmanes,  dans le but de propager l'islam et d'étendre ses territoires. C'est dans une plaine, non loin de la côte, tenue par les Byzantins et loin des montagnes, bastion de la résistance berbère, qu'il choisit de poser en 670 les bases de la ville de Kairouan, sur la ligne de confrontation entre Byzantins et musulmans. Il y édifie la Grande Mosquée de Kairouan. Il meurt lors de la défaite de son armée contre les soldats berbères menés par Kosseila. Selon le récit d'Ibn Khaldoun, c'est El-Kahena qui a ordonné la mort d'Oqbaa.

Ibn Khaldoun, (27 mai 1332 à Tunis - 17 mars 1406 au Caire), est un historien, philosophe, diplomate et homme politique arabe d'Afrique du Nord. Ibn Khaldoun est surtout un historien de premier plan auquel on doit la Moukaddama (Introduction à l'histoire universelle) et le Livre des exemples ou livre des considérations sur l'histoire des Arabes, des Persans et des Berbères.

Ali Ben Ghedhahem, né en 1814 à Sbeïtla et décédé le 10 octobre 1867 à La Goulette, est un dirigeant tribal tunisien, de la région de Kasserine. Il est l'instigateur de la révolte de 1864 contre le pouvoir en place, en réponse au dédoublement des impôts imposé en 1858 par la politique financière instaurée par le ministre Mustapha Khaznadar. Alors que les soldats du bey s'en prennent à toutes les tribus, Ali Ben Ghedhahem ordonne la désobéissance civile et se voit contraint de se réfugier dans les montagnes près de Oueslatia et d'organiser la résistance. D'autres tribus se rallient à son mouvement. En avril 1864, Ben Ghedhahem et ses alliés déclarent la rébellion, mouvement qui gagne la majeure partie du pays, n'épargnant que la capitale Tunis et la région du cap Bon.

Mahmoud El Materi, (décembre 1897 à Tunis - 13 décembre 1972 à Tunis), est un nationaliste, médecin et homme politique tunisien. Il est l'un des fondateurs du Néo-Destour dont il est le premier président. Il est aussi l'un des fondateurs du journal L'Action tunisienne. A l'occasion du congrès de Ksar Hellal tenu le 2 mars 1934, est né le Néo-Destour.  El Materi était son premier président. En septembre 1934, il est exilé en même temps que les autres dirigeants du parti durant deux ans dans le Sud tunisien, à Bordj le Bœuf.
El Materi devient ministre de la Santé publique dans le premier gouvernement formé par Habib Bourguiba. En raison de désaccords avec le nouveau président Bourguiba, El Materi démissionne de son poste de ministre. Il reste député et marque nettement son opposition avec Bourguiba lors de débats à l'Assemblée nationale.

Aziza Othmana (1606 - 1669), est une princesse tunisienne appartenant à la dynastie beylicale des Mouradites. Elle est la fille d'Ahmed Dey. Elle est célèbre pour ses œuvres de bienfaisance. Vers la fin de sa vie, elle affranchit l'ensemble de ses esclaves et constitue en habous la totalité de ses biens au profit d'œuvres caritatives très diverses : fonds destinés à affranchir les esclaves et racheter les prisonniers, fonds pour constituer les trousseaux de mariage des jeunes filles pauvres, etc. Le testament qu'elle rédige la dessaisit en effet de tout ce qu'elle possède. Elle fonde et participe au financement de l'hôpital de la rue El Azzafine à Tunis, qui devient plus tard l'actuel hôpital Aziza Othmana.

Abdelaziz Thâalbi (5 septembre 1876 à Tunis -  1er octobre 1944 à Tunis) est un homme politique tunisien. Il est le fondateur du Destour en 1920, parti politique qui devient plus tard le parti du Néo-Destour. Il milite au sein du mouvement des Jeunes Tunisiens dès 1907. À partir du 8 novembre 1908, devenu lieutenant d'Ali Bach Hamba, il rédige l'édition arabophone du journal Le Tunisien. Abdelaziz Thâalbi prend part à tous les premiers combats du mouvement national. Ainsi, il prend part en 1910 à la protestation des étudiants de la Zitouna. En 1911, il participe à l'affaire du Djellaz et, en 1912, il s'illustre lors de l'affaire du boycott des tramways tunisois.

Habib Bourguiba, né le 3août 1903 à Monastir. En 1934, à l’âge de 31 ans, il fonde le Néo-Destour, fer-de-lance du mouvement pour l’indépendance de la Tunisie.  Une fois l’indépendance obtenue le 20 mars 1956, il s’emploie à mettre sur pied un État moderne en mettant fin à la monarchie et en proclamant la république dont il devient le premier président le 25 juillet 1957.  Parmi ses réussites figurent le développement de l’éducation et l'enseignement, l’égalité entre hommes et femmes et le développement économique. Son régime est articulé aussi sur l'autoritarisme, l'oppression et les procès politiques. Il a commencé sa vie en tant que libérateur et l'a fini en tant que despote. Sa santé se dégrade dans les années 80 et il finit par être destitué le 7 novembre 1987, à l’initiative de son Premier ministre Zine el-Abidine Ben Ali. Installé par le nouveau régime en une résidence surveillée à Monastir, il meurt le 6 avril 2000 et repose dans le mausolée qu’il s’était fait construire.

Bahi Ladgham, né le 10 janvier 1913 à Tunis et mort le 13 avril 1998 à Paris, est un homme politique tunisien, charismatique, intègre et fidèle,  compagnon de Bourguiba dans les moments difficile. Il a occupé plusieurs postes importants au sein de la nouvelle république. Militant pour l'indépendance, il devient le troisième Premier ministre de la Tunisie et l'un des bâtisseurs de la Tunisie moderne, en contribuant à fonder l’armée nationale.
Incarcéré à plusieurs reprises, il participe aux négociations franco-tunisiennes pour l’indépendance et doit, durant sa carrière politique, trouver une solution aux différends tuniso-égyptiens et faire face à plusieurs crises dont la crise de Bizerte, la nationalisation des terres appartenant aux colons, le règlement du contentieux frontalier avec l’Algérie et la crise jordano-palestinienne de 1970.

Sadok Mokaddem, né le 24 avril 1914 à Tunis et décédé en 1993, est un médecin et homme politique tunisien,  originaire de Djerba. Dès 1950, il est membre de la direction du Néo-Destour, ce qui lui vaut d'être arrêté et exilé au camp de Tataouine. En 1955, il est nommé ministre de la Santé dans le deuxième cabinet de Tahar Ben Ammar. Après l'indépendance, il est élu député à l'Assemblée nationale constituante puis nommé ambassadeur au Caire. De1957 à1962, il occupe le poste de ministre des Affaires étrangères où il joue un rôle important dans la crise de Bizerte. En 1964, il est élu comme président de l'Assemblée nationale, poste qu'il conserve jusqu'en 1981.

Sophonisbe, née à Carthage en 235 av. J. -C. et morte à Cirta en 203 av. J. -C., est une reine de Numidie, connue en berbère sous le nom de Sofines et épouse de Syphax, roi berbère de Numidie. Fille d'Hasdrubal Gisco, général carthaginois, célèbre pour sa beauté, elle épousa Syphax, roi de Numidie vers -206/ -205, sur ordre de son père, afin de sceller une alliance entre Carthaginois et Numides. D'après Diodore de Sicile elle passait pour instruite et pour avoir reçu une éducation. Appien rapporte par ailleurs qu'elle fut auparavant fiancée à Massinissa, autre roi numide rival de Syphax, avant qu'il ne devienne allié de Rome. La plupart des historiens gréco-romains soulignent l'influence de Sophonisbe sur Syphax. (Source wikipedia)

Farhat Hached,  né le 2 février 1914 à  Kerkennah, est un syndicaliste tunisien. En 1946, il regroupe les syndicats autonomes du Nord et du Sud, et la Fédération générale tunisienne du travail au sein de l’UGTT. A 32 ans, il est promu secrétaire général de la centrale syndicale, qui s’engage ensuite aux côtés du Néo-Destour dans sa lutte anticolonialiste. Le 5 décembre 1952, il est abattu par l'organisation terroriste coloniale "La Main Rouge", près de Radès. Il sera inhumé à Kerkennah avant que son corps ne soit ramené à Tunis en 1955 et enterré dans un mausolée à la Kasbah.

Tahar Sfar (1903-1942) est l'une des grandes figures qu'a engendrée Mahdia. IL fut l'un des fondateurs du Néo-Destour. Il milita farouchement pour l'indépendance. Son patriotisme exemplaire l'amena à prendre des positions dures contre le colonialisme. Il connut l'éloignement à Zarzis puis la prison. Il en sortit en 1938, affaibli et malade.

Ali Belhaouane, né le 13 avril 1909 à Tunis et décédé le 11 mai 1958, est un militant et homme politique tunisien. Il a poursuivi ses études à la faculté des lettres de Paris. Diplômé en philosophie et lettres arabes, il est recruté comme professeur au Collège Sadiki en 1935. À partir de 1936, il se dévoue à la cause nationaliste et participe au congrès du Néo-Destour en 1937. Le 8 avril 1938 il conduit la manifestation qui revendique l'institution d'un parlement tunisien mais se voit arrêté et emprisonné, ce qui contribue à une fusillade faisant plusieurs dizaines de morts à Tunis. Libéré, il est chargé en 1943 de l'organisation des structures du Néo-Destour. En 1955 il joue un rôle crucial dans l'organisation du congrès du Néo-Destour.
Après l'indépendance il fut chargé de plusieurs missions à l'étranger à l'instar de la conférence afro-asiatique du Caire en décembre 1957, de la conférence des peuples musulmans de Lahore ou encore du congrès de Tanger en avril 1958.

Chokri Belaïd, né le 26 novembre 1964 à Djebel Jelloud et mort  le 6 février 2013 à Tunis, fut un avocat et homme politique. Dès sa jeunesse il s'engagea au sein de l'UGTT dont il fut membre du bureau exécutif. Son militantisme à la tête des patriotes démocrates lui valut son arrestation en 1987 et sa détention à  R'jim Maâtoug. Après des études en Irak et en France il devint avocat. Farouche défenseur des droits de l'homme, n'hésita pas à plaider, sous Ben Ali, dans des procès politiques comme celui du bassin minier de Gafsa en 2008. En 2011, il fonda son propre parti politique "Al Watad". Il participa à la création du Front populaire, une coalition de plusieurs partis de gauche. Le 6 février 2013 il est assassiné, lâchement, par deux inconnus alors qu'il sortait de son domicile. La réaction de son épouse, Basma Khalfaoui, elle aussi militante de gauche, restera dans toutes les mémoires: "Pleurer j'aurai le temps, ce n'est pas grave. Maintenant il faut lutter". Ce meurtre déclencha un tollé d'indignation et de colère parmi la population. Jamais un enterrement (08-02-2013) n'a rassemblé autant de tunisiens et tunisiennes, depuis la mort de Farhat Hached.

Salah Ben Youssef, né le 11 octobre 1907 à Maghraoua (Djerba) est un homme politique tunisien, l'un des principaux chefs de file du mouvement national tunisien.  Il débute sa carrière politique en tant que secrétaire général du Néo-Destour. En août 1950, il est désigné ministre de la Justice dans le gouvernement de M'hamed Chenik. Chargé de porter à l'ONU, réunie à Paris, une plainte tunisienne en mars 1952. Ben Youssef est un nationaliste arabe pro nassérien. Il refuse les accords entre Bourguiba et Mendès France. Après un conflit sanglant entre ses partisans et ceux de Bourguiba il se réfugie en Egypte puis en Allemagne. Le 12 août 1961, il est assassiné dans un hôtel de Francfort où l'attirent deux "Compatriotes", proches du régime de Bourguiba, dont l'un semble être son propre sousin Zarg El Ayoun.

Tahar Haddad (1899-1935), penseur et patriote. Dès son jeune âge cet ancien élève de l'Université de la Zitouna milita pour l'émancipation de la femme tunisienne musulmane. En 1930 il publia son ouvrage "Notre femme dans la charia et la société". Ses pensées soulevèrent un tollé d'indignations et de refus de la part des milieux conservateurs. Cc n'est qu'en 1956 que ses idées furent reconnues à leur juste valeur lors de la promulgation du code du statut personnel.  

Abou el Kacem Chebbi (24 février 1909 à Tozeur - 9 octobre 1934 à Tunis) est un poète tunisien d’expression arabe considéré comme le poète national de la Tunisie. Il entre à la Zitouna en 1920. En parallèle à l’écriture de ses poèmes, il participe aux manifestations anti-zitouniennes qui agitent alors Tunis. Ayant terminé ses études, il  fréquente les cercles littéraires. Le 1er février 1929, tient une conférence à la Khaldounia avec pour sujet l’imagination poétique chez les Arabes. Il y critique la production poétique arabe ancienne. Sa santé, déjà fragile, se dégrade considérablement et il meurt subitement à l’âge de vingt-cinq ans.

Habib Thameur (4 avril 1909 à Tunis - 22 décembre 1949 à Lahore) est un homme politique et médecin tunisien. Il effectue ses études de médecine à Toulouse et devient en 1936 président de la cellule du Néo-Destour. Après les arrestations des dirigeants nationalistes à la suite des événements du 9 avril 1938, il est chargé de la direction secrète du Néo-Destour. Revenu à Tunis à la fin 1938, il devient président par intérim du Néo-Destour et conserve ce poste jusqu'au congrès du 17 octobre 1948. Habib Bourguiba porté à la présidence du mouvement, Thameur en est désigné directeur. Envoyé au Pakistan pour participer au premier congrès économique islamique tenu à Karachi, il y meurt dans un accident d'avion.

Natif de Gafsa, feu Ahmed Tlili (1916-1967) fut un militant syndicaliste de la première heure et un combattant pour  l'indépendance de la Tunisie. Il fut emprisonné à plusieurs reprises par les forces coloniales. Il  se distingua également par son franc parler et ses prises de position  en faveur de la liberté. Disgracié par le président Bouguiba en 1965, il quitta discrètement le pays qui l'a vu naître. Il meurt en 1967, à Paris.

 

Mongi Slim (1908-1969), est un homme politique et diplomate tunisien. Il naît au sein d'une famille  aristocrate d'origine grec.  Diplômé en droit de la faculté de Paris il adhère  au Néo-Destour en 1936 dont il assume la direction à la fin des années 1940. En 1952, il est emprisonné puis relâché au début de l'année 1954. A partir de 1954, il sera le négociateur en chef de la délégation tunisienne qui mènera des pourparlers en vue de l’indépendance qui fut acquise en 1956. Il occupa le poste  d'ambassadeur de Tunisie aux USA, ministre des Affaires étrangères puis ministre de la Justice jusqu’à son décès en octobre 1969. Entre temps il fut a président de  l’assemblée générale de l’Organisation des Nations-Unies du 20 septembre 1961 au 18 septembre 1962. Il fut l'un des hommes les plus respectés de Tunisie pour son patriotisme, sa droiture, sa compétence et sa gentillesse.

Tawhida Ben Cheikh (1909-2010) est la première femme médecin du monde arabe. Issue d'une famille de la ville de Ras Jebel, elle est d'abord élève chez les sœurs de la rue du Pacha à Tunis entre 1918 et 1922 puis fréquente le lycée Armand-Fallières de Tunis. En 1928, elle devient la première bachelière musulmane de Tunisie.  Elle s'inscrit à la faculté de médecine de Paris. En 1936, elle obtient son diplôme de médecin.  Elle est nommée directrice du planning familial en 1970. En parallèle elle dirige les services de maternité des hôpitaux Charles-Nicolle (1955-1964) puis Aziza Othmana (1964-1977).

Maya Jribi, née le 29 janvier 1960 à Bou Arada et décédée le 19 mai 20181 à Radès, est une femme politique tunisienne. Maya Jribi suit ses études de 1979 à 1983, à la faculté des sciences de Sfax où elle milite au sein de l'UGTT.  En 1980 elle adhère à la  la Ligue tunisienne des droits de l'homme. En 2001 Maya Jribi est élue le 25 décembre 2006 à la tête du PDP, succédant ainsi à Néjib Chebbi. Elle devient ainsi la première femme à diriger un parti politique tunisien et la deuxième au Maghreb à la tête d'un parti composé majoritairement d'hommes. Le 23 octobre 2011, Maya Jribi est élue membre de l'assemblée constituante dans la circonscription de Ben Arous. Elle présente sa candidature à la présidence de l'assemblée constituante, cependant elle est vaincue par le secrétaire général d'Ettakatol, Mustapha Ben Jaafar. En 2014, Maya Jribi reçoit les insignes de chevalier de l'Ordre tunisien du Mérite17. En 2015, elle est décorée des insignes de commandeur de l'Ordre de la République, remis par le président de la République tunisienne à l’occasion de la Journée nationale de la femme.

Mohamed Fadhel Ben Achour (16 octobre 1909 - 20 avril 1970) est un théologien, écrivain, patriote et intellectuel tunisien. Successivement mufti malékite en 1953 puis cadi auprès du tribunal du Chariaâ en 1956, il entre à  dans la magistrature après indépendance au  poste de président puis de premier président de chambre à la Cour de cassation. En 1962, il est nommé par le président Bourguiba comme premier mufti de la République, poste qu'il occupe jusqu'à sa mort. En 1961 il devient doyen de la faculté de la charia et de théologie, nouvelle dénomination de l'Université Zitouna. Il est l'un des seuls tunisiens religieux qui a défendu les dispositions du Code du statut personnel.

 Mohamed Tahar Ben Achour  (septembre 1879 à Tunis - 12 août 1973 à La Marsa) est un professeur et recteur de l'Université Zitouna. Il est le plus connu d'une grande lignée d'intellectuels, religieux et juristes de la famille Ben Achour. Il commence par apprendre le Coran avant d'intégrer la Zitouna en 1892. En 1898, il reçoit des cours de français. En 1932, la fonction de Cheikh El Islam malékite est créée, Ben Achour étant le premier à l'occuper. La même année, il est nommé recteur de la mosquée Zitouna. Il préside la commission de réforme de la Zitouna  

Aly ben Ayed (15 aout 1930 - 14 février 1972) est un comédien et metteur en scène. Son passage à la tête de la troupe municipale de théâtre de Tunis marque d'une pierre blanche l'édifice du théâtre tunisien. Son répertoire, qui se situe dans la période allant de 1958 à 1971, est riche et varié : il compte pas moins de 27 pièces dont Œdipe Roi, Hamlet, Caligula, L'École des femmes, Othello, L'Avare, Mourad III, Yerma, Le Maréchal, L'homme à l'âne, La maison d'Ali Baba, Il part pour Paris, le 9 février 1972, pour mettre les dernières retouches à une pièce traitant de la révolution palestinienne. Victime d'une hémorragie cérébrale, il meurt  le 12 février à l'âge de 41 ans.

Georges Adda (septembre 1916 à Tunis - 28 septembre 2008 à Tunis) est un homme politique et syndicaliste tunisien. George Adda se présente lui-même comme un juif tunisien antisioniste. Cet homme a ainsi apporté un soutien sans nuance à la libération de la Palestine, proclamant souvent son appui aux droits du « peuple palestinien martyr ». Il s'est battu pour « les libertés et la démocratie et les droits de l'homme. Il est emprisonné de septembre 1935 à avril 1936. En avril 1940, il est placé en résidence surveillée à Zaghouan puis Béja. À nouveau arrêté en 1952 avec les dirigeants destouriens et communistes, il est éloigné dans le Sud tunisien et n'est libéré qu'en 1955. Il écrira à propos de cette période : « Pour la libération de mon pays, j'ai connu les prisons, les camps de concentration et les déportations des colonialistes français. ».

Mohamed Talbi né le 16 septembre 1921 à Tunis, est un historien, penseur et islamologue tunisien. Agrégé d’arabe et docteur ès lettres à la Sorbonne en 1968, Mohamed Talbi exerce la fonction de professeur puis doyen à faculté des lettres et sciences humaines de Tunis de 1966 à 1970. Il devient par la suite recteur de l'université de Tunis. Il écrit plusieurs ouvrages dont Ibn Khaldoun et l'Histoire en 1965, Réflexions sur le Coran en 1989 et Ma religion c'est la liberté en 2011 Il œuvre pour la rénovation de la pensée musulmane et la lutte contre l'intégrisme et l'obscurantisme.

Hichem Djaïet né le 6 décembre 1935 à Tunis, est un historien, islamologue et penseur tunisien, agrégé d'Histoire en 1962 à Paris, spécialiste de l'histoire islamique du Moyen Âge, il écrit de nombreux ouvrages dont: Connaissance de l'Islam en 1992, Vie de Muhammad et La Crise de la culture islamique en‎ 2004.

Youssef Seddik né en 1943 à Tozeur, est un philosophe et penseur tunisien spécialiste de la Grèce antique et de l'anthropologie du Coran. Il obtient un doctorat à l'École des hautes études en sciences sociales de Paris. Il a enseigné la pensée islamique moderne à l'Université Paris III de 1995 à19962. Il publie de nombreux ouvrages dont Nous n'avons jamais lu le Coran en 2004,  Qui sont les barbares ? en 2007 et Tunisie, la Révolution inachevée en 2014.

Bchira Ben M'rad, fonde en 1937 la première organisation féminine tunisienne, l'Union musulmane des femmes de Tunisie, avec le soutien de son père. Celle-ci participe également avec ses sœurs à faire éditer de nombreux articles dans la revue de son père. Son père, Cheikh El Islam  Mohamed Salah Ben Mrad, lui donna, ainsi qu'à ses sœurs, une éducation moderne qui leur permit de se mêler étroitement à la vie intellectuelle et culturelle de Tunis.

Mohamed Larbi Zarrouk, né le 29 octobre 1822 au Bardo et décédé le 4 juin 1902 à Médine, est un homme politique tunisien. Son grand-père Mohamed Arbi Zarrouk Khaznadar, ministre des Finances puis principal ministre en 1815, avait été exécuté en 1822, accusé à tord ou à raison d'être l'instigateur de l'assassinat de Youssef Saheb Ettabaâ.
Mohamed Larbi Zarrouk fils, occupa les fonctions d'administrateur des palais beylicaux sous le règne d'Ahmed Bey, président du Conseil municipal et maire de Tunis, puis proviseur du Collège Sadiki, entre 1875 et 1881, sous le mandat de Kheireddine Pacha. Suite à son refus de l'établissement du protectorat français sur la Tunisie, il est pourchassé. Mais il réussit à rejoindre Istanbul.

Kheireddine Pacha  (1882 au Caucase - 1890 à Istambul) est un homme politique tunisien d'origine circassienne. Grand Vizir, il promet de moderniser la pays. Il réforme la   mosquée Zitouna et la justice tunisienne. Il crée également une bibliothèque et fonde le Collège Sadiki en 1875. Son gouvernement est composé d'hommes intègres et compétents comme les généraux   Husseïn  Rustum. Le sultan ottoman Abdelhamid II fait appel à lui et le nomme grand vizir de l'Empire ottoman, poste qu'il occupe de 1878 à 1879. Il se retire ensuite à Istanbul où il meurt en 1890. Sa dépouille est rapatriée le 9 avril 1968 pour être inhumée au cimetière El Jellaz à Tunis.

Raja Ben Slama est chercheur, écrivain et psychanalyste tunisienne, née en 1968. C'est un des membres fondateurs de l' Association des rationalistes arabes, et de l'association "Déclaration des libertés en France" et de "L'Association culturelle tunisienne pour la défense de la laïcité."
Parmi ses œuvres:
- La Mort et les rites funéraire en Islam (2009)
- La Psychanalyse et l'Islam (2009)
- Edifice du virilisme : essais sur le masculin et le féminin (2005). Articles en Français ou en Anglais:
- Le "pénis inversé" de la femme : histoire d'une fantaisie théorique,   (Novembre 2006)
- "Le mythe politique de l'étalon",  La virilité en Islam (2004).
- "Taire l’amour " (1993).

Abdelmajid Charfi né le 24 janvier 1942 à Sfax.  Il obtient un doctorat ès lettres de l’Université de Tunis en 19821. Enseignant de civilisation et de pensée islamique, il est désigné doyen de la faculté de lettres et sciences humaines de Tunis de 1983 à 1986. Le 15 décembre 2015, il est élu à la présidence de l'Académie tunisienne des sciences, des lettres et des arts. L'alternative qui se dégage de ses travaux s'inscrit dans sa réflexion sur le retard historique qui accable les sociétés arabo-musulmanes. Parmi ses ouvrages: L'islam entre le message et l'histoire en 2004, La pensée islamique rupture et fidélité en 2008 et Révolution, Modernité, Islam en 2012.

Olfa Youssef  est une écrivaine et chercheur tunisienne spécialiste de la pensée islamique,  docteur en langue et littérature arabe. Elle a publié plusieurs ouvrages dont Démunies de raison et de religion (ناقصات عقل و دين), Confusion d'une musulmane (حيرة مسلمة) et Le Coran au risque de la psychanalyse. Elle fut  directrice de la Bibliothèque nationale de Tunisie de 2009 à 20112.

Béatrice Slama,  née Saada, à Tunis en 1923 et décédée à Paris en 2018 Elle est issue d’une riche famille tunisienne juive de Gabès. Elle s’engage au parti communiste en pleine illégalité pour lutter contre le nazisme et l’occupation allemande de la Tunisie. Au lendemain de la guerre, elle a été parmi les fondatrices de l’Union des jeunes Filles de Tunisie (UJFT), organisation  proche du parti communiste qu’elle dirigera de 1944 à 1948. Elle reprend ses études à Paris au lendemain de la Guerre et obtient une licence d’Italien qui lui a permis d’enseigner la langue italienne au collègue Alaoui de 1948 à 1961. Agrégée de Lettres modernes en 1961, elle enseignera à la jeune université de Tunis de 1961 à 1965. Avec son mari le Dr Ivan Slama, elle quitte la Tunisie en 1965 pour s’installer à Paris ou elle a fait une carrière d’enseignante à l’Université de Vincennes (Paris 8).  

 Khaoua Rachdi. C’était le 7 mars 2012 alors que le pays était en pleine effervescence post révolutionnaire, que le nom de Khaoua Rachdi, jeune étudiante, est entré dans l'Histoire. Pour empêcher un extrémiste obscurantiste de remplacer  le drapeau rouge et blanc de la République par celui de l'emblème noir, symbole de Ansar Echaria, sur le toit de la Faculté des Lettres, Arts et Humanités de la Manouba, elle n'a pas hésité à escalader le mur, monter sur la terrasse, lui tenir tête, et finit par remettre le drapeau national à sa place. Ce geste héroïque lui a valu la reconnaissance de tout un peuple.

Mohamed Daghbaji est l'un des premiers résistant tunisiens face à l'occupation française. Né dans dans la sud tunisien, près de Gabès. Il effectue son service militaire dans l'armée française entre 1907 et 1910. Avec certains de ses camarades, Il déserte l'armée en 1916, mène la révolte du 2 janvier 1920 avant de rejoindre un groupe de militant en Libye, revient par la suite pour mener des opérations en Tunisie. Les autorités françaises le font juger par contumace et le condamne à mort. Arrêté il fut fusillé sur la place du souk El Hamma,  le 1er mars 1924 à l'âge de 39 ans.

Slimane Ben Slimane, (1905-1986) est un médecin et homme politique tunisien. En 1928, il  part à Paris pour suivre des études de médecine. Il milite au sein de l'Association des étudiants musulmans nord-africains, où il côtoie plusieurs jeunes figures des mouvements communistes et nationalistes maghrébins. En 1934 il adhère Néo-Destour. Ophtalmologue, il exerce comme médecin de libre pratique au boulevard Bab Menara à Tunis. Il participe au congrès du Néo-Destour de 1937, Lors des événements du 9 avril 1938, il est arrêté. Il est exclu en 1950 du bureau politique du Néo-Destour après avoir participé à une réunion du Mouvement de la Paix, une organisation proche des communistes. Il crée en décembre 1960 le mensuel La Tribune du Progrès, le journal est suspendu après un article de Ben Slimane titré « Le Palais de Carthage et le pouvoir personnel ». Le 14 août 1973, à la surprise générale, Bourguiba le décore de l'insigne de l'Ordre du mérite et décide la levée de son exclusion du Néo-Destour.

Lamine Bey (4 septembre 1881 à Carthage - 30 septembre 1962 à Tunis) est le dernier bey de Tunis. Il est le dernier représentant de la dynastie des Husseinites qui règne sur la Tunisie depuis 1705. Investi prince héritier le 25 juin 1942, il succède le 15 mai 1943 à son cousin Moncef Bey, destitué la veille à la suit de la libération de la Tunisie par les Forces françaises libres. Destitué, suite à la proclamation de la république, le 25 juillet, par l'Assemblée nationale constituante. Lamine Bey et sa famille sont assignés à résidence dans un palais sordide, à La Manouba. Les biens de la famille régnante sont confisqués. Il demeure assigné à résidence jusqu'à sa mort  en 1962.

Moncef Bey (mars 1881 à Tunis -1er septembre 1948 à Pau (France) est bey de Tunis du 19 juin 1942 à sa destitution le 15 mai 1943. Il est l’avant-dernier représentant de la dynastie husseinite. Durant son règne, marqué par la Seconde Guerre mondiale, il tente d’affirmer son indépendance vis-à-vis des autorités de Vichy  dont dépend la Tunisie, tout en protégeant sa population des conséquences du conflit. Il est dans le même temps l’un des principaux soutiens au mouvement nationaliste.

Habiba Ghribi , née le 9 avril 1984 à Kairouan, est une athlète tunisienne, spécialiste des courses de fond et de demi-fond. Elle est vice-championne du monde et vice-championne olympique sur le 3 000 m steeple et la seule athlète tunisienne médaillée olympique ou au niveau mondial. Habiba Ghribi se fait remarquer dans les compétitions scolaires et intègre, ensuite, une formation sportive civile. Le 6 août 2012, dans le cadre des Jeux olympiques de Londres, elle décroche la médaille d'argent sur 3000 m steeple, devenant la première Tunisienne, et la deuxième athlète de Tunisie tous sexes confondus à décrocher une médaille olympique, après Mohammed Gammoudi. Elle déclare par la suite : « Je dédie cette médaille à toutes les femmes tunisiennes ».